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Radfahrer sind die neuen Flaneure, mit der Nase im Wind erfreuen sie sich am Duft der Kastanienbäume. Unbemerkt gleiten sie in eine poetische Geographie und stellen verwundert fest, dass die Stadt dazu da ist, angeschaut zu werden. Nicht nur in Kopenhagen und Amsterdam, auch in Frankfurt und Paris prägt das Fahrrad wieder das Straßenbild. Fasziniert beobachtet der Ethnologe Marc Augé die Auswirkungen dieser veritablen Fahrradrevolution. Er beschwört das freiheitstrunkene Glück des Kindes, das in die Pedale tretend die Kraft seines Körpers spürt. Wehmütig denkt er zurück an die heroischen Tage der Tour de France, als Radrennen Volkskult war. Und er blickt voller Enthusiasmus auf die Chancen der weltweiten Fahrradbewegung. Feinsinnig preist Augé eine ganz reale Utopie: den Humanismus des Radfahrens.

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Cet éloge de la bicyclette passe par trois moments: le mythe, l´épopée et l´utopie. La bicyclette a une dimension mythique qui est à la fois individuelle et collective. Aujourd´hui le mythe en a pris un coup. Mais la bicyclette revient par la politique de la ville et son image est l´objet d´un regain d´enthousiasme. L´opération Vélib´ reste insuffisante, mais elle ouvre une espérance. On peut se prendre à rêver et tracer les grands traits de la ville utopique de demain où les transports en commun et la bicyclette seraient les seuls moyens de déplacement en ville, et où la paix, l´égalité et le bon air régneraient dans le monde après l´effondrement des magnats du pétrole. On peut rêver d´un monde où les exigences des cyclistes feraient plier les puissances politiques. Cela n´est qu´un rêve et il faut redescendre sur terre. Le vélo nous apprend d´abord à composer avec le temps et avec l´espace. Il nous fait redécouvrir le principe de réalité dans un monde envahi par la fiction et les images. Le cyclisme est un humanisme et il ouvre à nouveau la porte du rêve et de l´avenir.

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Marc Augé, geboren 1935, ist Hauptvertreter einer "Ethnologie des Nahen". Er lehrte Anthropologie an der Pariser École des Hautes Ôtudes en Sciences Sociales, deren Präsident er viele Jahre war.

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